Embrasement

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"Si la pratique de l'alchimie revient à philosopher avec le feu,l'expérience poétique mène à ressentir,parler et vivre par le feu" Jean-Luc Maxence





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8.11.10

Constellation du chien

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Sous l'artifice des derniers feux  ce monde tire à sa fin
Le temps se resserre: il faut passer outre
Le coeur sacré, nous divergeons des avenues fébriles.



Dans la saturation de l'étè, je ne vois plus
Mon rêve arrêté au rouge du feu.
Mes enfants inespérés dans le train de vie fuyant
Je ne fais guère qu'une fugitive impression.

Dans la mécanique des foules je veille au grain.

J'ai dix mille ans et des poussières dans l'âme
Les os brûlés je dévale dans la chair de l'émotion.

Du colportage d'étoiles aux rumeurs de la ville basse
Je dévale dans les fissures de l'homme jusqu'à la Lumière
Qui te revient de loin

Afin que la rose s'emeuve
De ma traversée du désert
Je meurre pour que tu fleurisses.

Au coin de la rue résistante, des gitans
Dans les trous de mémoire.

Enfants filants sous l'éraflure
J'y vois des mobylettes bleues comme une arche.

La noblesse émergeante nous incline à préciser nos gestes:
Je lève le voile aux yeux de la soif.


Puis encore aime et
Plonge dans l'aubaine ton corps épuisé.
De pied ferme sur le sable croie
Et tombe

Dans le hors-champ des batailles
C'est perdu que j'avance
Dans l'agonie de l'enfantement
La Joie nous travaille.


Un silence lourd de promesses
Dans un ciel dévoilé, une blessure telle
Que le temps s'étire, les ailes
Frôlent un soupir et coule dans la moiteur
Ta prière d'amour inséré.

Je sais le décalage nocturne
Je mesure les déserts
Le mal que l'on se donne est bien fait.

Malgré les musiques guerrières
Mes yeux d'avant fixent
L'Etoile offerte à la seconde vue.


Pour les fils du poète
Le promeneur ennobli rejoint les terres endolories.
Dieu prend des photos: souris.

Ah les vies dansent nul n'échappe
Au plein fouet de l'amour
La vie o lance ses rafales.

Marcher dans la transe sociale
Jusqu'au gichet de la matière:
Réclamer son corps.

Au couvre feu , loin de l'electricité des courants
S'en remettre à l'esprit de la flamme et s'allumer.



"Le Jour de la Résurrection,
Quand on pèsera l'encre des savants et le sang des martyrs,
C'est l'encre des savants qui l'emportera"


Nous sommes là, sonnés d'être
Dans le miracle quotidien
Les pesanteurs qui nous arrêtent
Relisent nos pièces justificatives.

J'attend un rythme d'univers auquel m'accorder;


La terre humus ma terre à tous
Est malade et tousse
Le ciel à son chevet se tamise
Et clignote.

Nos enfants affairés dans ce crépuscule
Oeuvrent au noir l'aube nouvelle.
La nuit tombe amour
Je veille les coquillages ardents.



Nous marcherons longtemps fatigués encore
Légers déjà nous marcherons longtemps.
Les yeux dans le ciel de l'homme foudroyés déjà
Noyés encore nous marcherons longtemps.

Dans les déserts salés les mirages s'inclinent
Devant nos passages secrets:

Nos adieux sont des invitations.





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