Embrasement

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"Si la pratique de l'alchimie revient à philosopher avec le feu,l'expérience poétique mène à ressentir,parler et vivre par le feu" Jean-Luc Maxence





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1.11.10

Au poète de mes deux

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Qu'as-tu fait de la promesse?
Celle que nous tenions par la main
Ou en laisse. Qu'elle était-elle
Qui semait les signes sur le chemin.

Dans le tohu-bohu terminal
Avant de sombrer droit dans les abîmes célèstes
Rien ne presse et pourtant tout s'affole
Qu'as-tu fait de la promesse?

Tout s'inachève dans ce destin de pacotille
Tes yeux anciens se crèvent et plissent
Pour d'autres cieux.

C'est un désert sans voix par delà
Les aléas encombrés, pointe sans répit
L'immaculée plus que blanche joie.

Que le temps te vola-t-il?
Quelques années de plomb durçi
Et ce qu'il en reste: les scories
De l'illusoire jeunesse.

Qu'as-tu brûlé?
Si ce n'est le malheur d'être
Jusqu'à son ivresse volatil:
Le fumet des regrets s'offre.

Les vaines tentatives furent couronnés d'épine
Et l'illusoire gloire bien plus assassine
Il faut laisser poindre les ultimes sursauts
Et sans remords abandonner ces ruines.

Ce que nous fûmes
Dans les brumes des sommets:
Des rêveurs sonnés au vertige des cimes.

Nous avons trébuché
De nos minces collines
Pour dégringoler dans la larme des vallées.

Nous fûmes pauvres victimes
Plus que les autres mouillés
Dans une sale affaire de rime.

Les vaines tentatives furent couronnées d'épines
Et l'illusoire gloire bien plus assassine
Il faut laisser poindre les ultimes sursauts

Et sans remords abandonner ces ruines.

Ce que tu fus si celà est
Pas grand chose
Tant de mots lachés
Et une bouche close
Pas de quoi parader
Dans les allées de rose.

Bel usurpateur te voilà bien morose
Dans les contractions du temps
Ton vieil orgueil explose
Avant l'Heure.

Pauvre Adam édenté qui s'éreinte
A chercher les clefs du pardon
Que fus-tu sinon l'incarnation éteinte
D'une pâle illusion.

Bel illusionniste te voilà bien silencieux
Face aux reproches de la foule
Serais-tu un de ces poètes spiritueux
Qui tourneboulent les têtes?

Mais là où la pierre coule
Sa rosée charitable
Dans l'amour clos du désert
Jusqu'au regard trouble
Des compagnons de table
Tout transpire la noble misère.

Et rien n'est détestable
Jusqu'à la pauvre bête
Qui crache sa peine.

O l'ange que tant avons déçu
Et qui nous vit fuir
Dans les tavernes honteuses:

Nous n'y trouvâmes que plus malheureux
Jaloux qui nous écorchèrent
Les dernières peaux de l'âme.

O chevalier sans arme qui ne tua guère
Que quelques monstres d'arrière-garde
Est-ce courage ou simple lâcheté?
Tais-toi et apprends à prier.

Tes vieilles lunes
N'émeuvent plus les enfants des cités.


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